- Nom officiel : Royaume du Cambodge, bordé par la Thaïlande, le Laos et le Vietnam, avec une côte ouverte sur le golfe du Siam.
- Régime parlementaire, Monarchie constitutionnelle élective;
- Constitution de 1993: démocratie libérale multipartite;
- Chef d’État : Sa Majesté Preah Bat Samdech Preah Boromneath NORODOM Sihamoni, depuis octobre 2004, succédant à SM le Roi Père NORODOM Sihanouk,
- Sénat : Samdech Say Chhum, Président
- Assemblée Nationale : Samdech Heng Samrin, Président
- Chef du Gouvernement : Samdech Hun Sen, Premier Ministre
- Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale : S.E. M. PRAK Sokhonn.
- Capitale : Phnom Penh, population d’environ 2,1 millions sur une population totale de 15,3 millions, bien situé au confluent du grand Mékong, du Tonlé Sap et du Bassac; + 23 provinces; 26 cités-villes
- Superficie : 181 035 km²
- Population : 15,3 millions,(Hommes=7,4 millions, Femmes=7,8 millions) dont 90 % sont Khmers, le reste regroupant des Khmers musulmans (Cham), des tribus montagnardes, des Chinois, des Vietnamiens etc.
- Espérance de vie: H=63 ans, F=68 ans
- Densité= 86 hab/km2; Population urbaine: 22%
- PIB/habitant : 1.615$US (2019)
- Climat tropical, chaud et humide; saison des pluies= mai à octobre; saison sèche= novembre à avril.
- Pays agricole, sous le régime des Moussons; Agriculture=25,3% du PNB; Industrie=32,8%; Service=41,9%.
- Culture et civilisation: Angkor et Preah Vihear= Patrimoine de l’humanité, héritage de l’ancien empire khmer qui dominait une grande partie de la péninsule indochinois.
- Religion : Bouddhisme théravada, religion officielle, pour 90% de la population.
- Langue officielle : Khmer.
- Autres langues : anglais, français, langues régionales;
- Economie de marché, libre entreprise; (économie dollarisée);
- Monnaie : le Riel ; 1 USD = 4.100 riels environ;
- Election générale, législative tous les 5 ans, à la proportionnelle;
- Election sénatoriale indirecte tous les 5 ans;
- Election locale tous les 5 ans= politique de décentralisation et déconcentration depuis 2002;
Le pays
Par ses limites géographiques, son lac immense pareil à une mer intérieure, ses montagnes de faible hauteur enserrant une grande plaine aisément parcourue, ses vastes étendues régulièrement baignées par les eaux bénéfiques du grand Mékong dont le cours s’adoucit pour le traverser, le Cambodge est à la mesure de l’homme qui peut partout se déplacer à pied sans être arrêté par des barrières infranchissables.
Constitué d’une gigantesque cuvette bordée sur son pourtour par des montagnes qui en ferment l’accès, c’est un pays continental exposé à la sécheresse et à l’inondation, entièrement dépendant du Mékong qui lui apporte la vie. Large souvent de plusieurs kilomètres, le grand fleuve majestueux, aux flots assagis, mais toujours débordant aux pluies saisonnières, coule lentement dans la plaine et la fertilise. Rejoint par le Tonlé Sap qui donne naissance au Tonlé Bassac, il forme avec eux, devant Phnom-Penh, l’impressionnante immensité d’eau des Quatre Bras.
Au centre de la plaine, le Grand Lac et le Petit Lac constituent un monumental réservoir d’eau de près de 2500 km² qui quadruple à la saison des pluies, envahissant la forêt alentour. Les deux lacs sont tout à la fois alimentés et vidés par le même fleuve, le Tonlé Sap, qui par l’inversion annuelle de son cours, rythme le temps des Khmers. Aux premiers jours de juin, poussé par le courant du Mékong gonflé des premières pluies, son cours se stabilise puis s’inverse pour s’orienter sud-nord pendant près de trois mois. Ce phénomène étonnant est consacré au mois de novembre durant la pleine lune, pendant les trois jours de la fête des Eaux.
Le pourtour de la dépression est constitué de montagnes variées. Couvert d’une forêt dense, le Phnom Kravahn, le « massif des Cardamomes », ferme la cuvette à l’ouest, à une hauteur moyenne de 1000 m, d’où culmine le Phnom Aural, le plus haut sommet du Cambodge s’élevant à 1813 m. Plus au sud, le massif de l’Eléphant achève de clore le bassin cambodgien, le protégeant ainsi des alizés porteurs de pluie. Au nord, l’imposante et longue falaise des Dangrek, dominant brusquement la plaine d’environ à 500 m, où trône le temple sacré de Preah Vihear, inscrit en 2008 sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO,forme une rupture brutale, délimitant nettement la frontière septentrionale du pays. Et vers l’est, au-delà du Mékong, les forêts couvrent les plateaux qui s’élèvent progressivement à une hauteur de quelque 900 m dans les provinces de Ratanakiri et de Mondolkiri.
Séparée du reste du Cambodge par les massifs montagneux de l’ouest, la côte maritime apparaît comme accolée à cet ensemble cohérent que constituent la plaine et les montagnes cambodgiennes.
Situé dans une zone proche de l’équateur, le Cambodge est soumis aux pluies saisonnières des moussons de mai à mi-novembre et à la sécheresse jusqu’à fin avril, caractéristique d’un climat tropical à l’alternance équilibrée, qui rythme la vie et les activités de tout le pays.
Un aperçu historique
Comme pour d’autres grandes et anciennes civilisations, le mythe a façonné l’histoire. Celle-ci débute aux environs de notre premier siècle avec des Indiens, à la recherche de routes commerciales reliant le monde occidental romain et la Chine. Au IIIè s. cette terre est un petit royaume maritime que les voyageurs chinois dénomment Fu Nan, s’étendant sur la côte de la péninsule indochinoise avec Angkor Borei pour dernière capitale. Au VIè s. les Chinois ne parlent plus de ce premier royaume mais évoquent le Tchen La.
Durant le VIIIè s. ce nouveau royaume se morcelle en deux parties: le « Tchen La de terre » au nord et le « Tchen La d’eau » au sud. La capitale remonte progressivement vers le nord, d’abord à Sambor Prei Kuk avec Içanavarman au début du VIIè s. puis, après le sacre de Jayavarman II sur le Phnom Kulen, à Roluoh, au nord-est du Grand Lac où il fonde au IXè s. Hariharalaya. Cette nouvelle capitale continuera d’être aménagée par Indravarman Ier à la fin de ce même siècle. Elle est la première capitale du genre angkorien qui se caractérise par l’utilisation d’un système hydraulique très élaboré et toujours plus sophistiqué, source de vie et, partant, de développement et de spiritualité pour les siècles à venir.
Yaçovarman Ier, au début du Xe s. déplace la capitale à quelque distance au nord-ouest de Hariharalaya, et établit Yaçodharapura, la première ville d’Angkor, avec le temple du Phnom Bakheng en son centre qui domine encore aujourd’hui le site prestigieux.
A partir des différentes capitales angkoriennes qui élèvent un nombre considérable de monuments durables, dont le temple d’Angkor Vat, œuvre du puissant roi Suryavarman II, l’empire khmer étend progressivement sa domination sur l’ensemble de la région. Ce développement atteint son point culminant, dans la deuxième moitié du XIIè s. sous le règne de Jayavarman VII. Fervent bouddhiste, roi bâtisseur à travers tout le pays, fondateur d’Angkor Thom, la « Grande Ville » dont le centre est le temple du Bayon, il recule les limites de l’empire.
Après sept siècles de grandeur à Angkor, la capitale des Khmers est de nouveau établie au sud du Lac, à Longvek puis à Srei Santhor et, enfin, en 1620, à Oudong jusqu’en 1866. A cette époque se forment les premiers contacts avec les Européens représentés par des missionnaires portugais et espagnols.
Du début du XVIIIè s. au milieu du XIXè s. l’histoire du Cambodge est celle d’une longue lutte contre les envahisseurs voisins qui se combattent ou s’entendent pour le dépecer, soutenant les princes et les usurpateurs au gré de leurs propres intérêts. En 1794, les Siamois s’emparent de la riche province de Battambang. Au sud, les Vietnamiens imposent leur domination sur toute la Cochinchine.
Désireux de rendre à son pays sa souveraineté, le roi Ang Duong (1842-1860) cherche dès 1844 un appui extérieur, mais sans succès. Cette aide sera obtenue par son fils le roi Norodom (1860-1904) qui accepte en 1863 l’intervention de la France sous la forme d’un Protectorat. Celui-ci aidera le Cambodge à entrer dans la période moderne et en fixera définitivement par un Traité franco-siamois de 1907les frontières actuelles, rétrocédant au Cambodge les provinces du nord dont le site sacré d’Angkor et celui de Preah Vihear.
La tradition monarchique du royaume étant respectée par le Protectorat : le prince Sisowath (1904-1927), demi-frère cadet du roi Norodom, monté sur le trône en 1904, a pour successeur l’un de ses fils, le prince Monivong (1927-1941). C’est son petit-fils, le prince Norodom Sihanouk, qui lui succède en 1941, à l’âge de 19 ans.
En novembre 1953, grace à la Croisade Royale et sans effusion de sang, le Cambodge est le premier pays de l’ancienne Indochine française à accéder à l’indépendance. Une période de paix et de prospérité, sous le Prince Norodom Sihanouk, permet au Cambodge des années 60, de jouir d’une indéniable expansion économique, sociale et culturelle, un havre de paix dans une région en guerre.
La guerre du Vietnam finit par s’étendre au Cambodge quand un coup d’Etat renversa le Prince Norodom Sihanouk et la monarchie le 18 mars 1970, l’entraînant dans une tragédie de plus de vingt années dont le génocide des Khmers rouges (17 avril 1975- expulsion précipitée de la population de toutes les villes purge et massacre jusqu’en 1979) en sera l’effroyable apogée : plus de 2 million ont péri, soit un quart de la population.
Après la chute des Khmers rouges, le 7 janvier 1979, la paix n’étant pas au rendez-vous, les survivants, traumatisés, ont du subir une autre guerre contre le retour des génocidaires. Ces derniers, regroupés le long de la frontière thaïlandaise et soutenus par certaines puissances sans âme, siègent encore à l’ONU.
Les Accords de Paris de 1991, mettant un terme à la guerre mais surtout à cette aberration, permettent deux ans plus tard, la tenue d’élections démocratiques qui se renouvellent régulièrement tous les cinq ans. Depuis cette date, le Cambodge a retrouvé un équilibre alliant ses traditions ancestrales aux exigences de la démocratie. Sa Constitution de 1993 établit une monarchie constitutionnelle, rétablit sur le trône le prince Norodom Sihanouk qui devient Roi du Cambodge, et confie la direction du royaume à un gouvernement élu dont le Premier ministre est Samdech Hun Sen depuis les élections législatives de 1998. C’est également à partir de cette date, année de la reddition des dernières forces de Pol Pot, que le pays connaît une paix totale dans son intégralité et reprend sa place dans la communauté des nations. Sa Majesté Norodom Sihamoni succéda à Son Auguste Père en 2004.
Des élections communales, réalisées en février 2002, puis en 2007 et municipales en 2009 ont confirmé l’ancrage du Cambodge dans une démocratie moderne.
Cette évolution politique assure au pays une stabilité interne, une ouverture au monde et un développement économique, social et culturel remarquable en l’espace d’une douzaine d’années de paix retrouvée.